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SAMAIN, Albert Victor : Poète français né le 3 avril 1858 à Lille, mort à Magny-les-Hameaux (Seine-et-Oise) le 18 août 1900. Fils d’un négociant en vins, il perd son père à 14 ans. Pour venir en aide à sa mère et à ses quatre frères et sœurs il quitte le lycée avant le baccalauréat. Il va exercer de modestes emplois dans la banque et le courtage. Il arrive à Paris en 1880. Après s’être essayé au journalisme il accepte un poste d’expéditionnaire à la préfecture. Il fait venir sa famille dans la capitale et s’installe dans un petit appartement de la rue Saint-Martin.

Il adhère avec Louis Le Cardonnel au groupe de « Nous autres » et ses premiers poèmes paraissent dans le Scapin et dans le Chat noir. À la fin de 1890, il créé avec Remy de Gourmont, Alfred Vallette, Jules Renard et d’autres écrivains, Le Mercure de France.

En 1893 il publie, grâce au musicien Raymond Bonheur, Au jardin de l’Infante. Un article du poète et critique François Coppée dans Le Journal, contribue à le faire connaître et en 1897 il est couronné par l’Académie, lors de la réédition de son recueil de vers. Il adhère au mouvement symboliste et fréquente, Mallarmé, Moréas, Régnier, Verlaine dont il subira l’influence ainsi que celle de Baudelaire. En 1898, il publie Aux flancs du vase. Atteint de tuberculose, il accepte l’hospitalité de Raymond Bonheur à Magny-les-Hameaux. C’est là qu’il va achever un drame lyrique, Polyphème, dont G. Bonheur compose les chœurs. Cette œuvre sera représentée à L’œuvre et figure au répertoire de la Comédie-Française. Après sa mort, va paraître un autre recueil de vers, Le Chariot d’or, en 1901 et en 1902 une œuvre en prose de quatre Contes.

Dictionnaire des auteurs, T. II, Éditions Robert Laffont, 1983.

Voir également Le repas préparé.

Ma fille, laisse là ton aiguille et ta laine ;

Le maître va rentrer ; sur la table de chêne

Avec la nappe neuve aux plis étincelants

Mets la faïence claire et les verres brillants.

Dans la coupe arrondie à l’anse en col de cygne

Pose les fruits choisis sur des feuilles de vigne :

Les pêches que recouvre un velours vierge encor,

Et les lourds raisins bleus mêlés aux raisins d’or.

Que le pain bien coupé remplisse les corbeilles,

Et puis ferme la porte et chasse les abeilles…

Dehors le soleil brûle, et la muraille cuit.

Rapprochons les volets, faisons presque la nuit,

Afin qu’ainsi la salle, aux ténèbres plongée,

S’embaume toute aux fruits dont la table est chargée.

Maintenant, va puiser l’eau fraîche dans la cour ;

Et veille que surtout la cruche, à ton retour,

Garde longtemps,glacée et lentement fondue,

Une vapeur légère à ses flancs suspendue.

Albert Samain, Aux flancs du vase, 1998

Albert Samain : Lille 1858-Magny-les-Hameaux 1900. Poète symboliste et parnassien. Il collabora au Chat Noir, puis à la fondation du Mercure de France avec Remy de Gourmont. Ses principales œuvres, Au jardin de l'Infante, 1893, Aux flancs du vase, 1898, Le Chariot d'Or, 1901, dénotent l'influence verlainienne. Poète crépusculaire porté à la mélancolie douce, quelque peu surannée, il meurt de tuberculose... Le Mercure de France éditera trois volumes de ses Oeuvres en 1924.

Pour plus de détails vous pouver aller dans Biographies ou cliquer sur auteur.

Écrivain français né à Bazoches-en-Houlme dans l’Orne le 4 avril 1858 et mort à Paris pendant la Première Guerre mondiale, le 17 septembre 1915. Après des études secondaires au lycée de Coutances, il poursuivit ses études à la faculté de Caen. En 1884, il s’installe à Paris et entre à la Bibliothèque Nationale qu’il doit quitter en 1891 pour avoir fait paraître dans le Mercure de France — dont il était l’un des fondateurs en 1890 —, le « Joujou patriotique ».

Atteint d’un lupus* à la face dès l’âge de 26 ans, il vécut reclus dans son appartement jusqu’à sa mort. Homme de goût, curieux de tout, sa vie se confond avec son œuvre.

Son œuvre poétique comprend Les Oraisons mauvaises, 1900, Simone, 1901, Les Divertissements, 1912. Parmi ses romans citons Merlette, 1886, Une nuit au Luxembourg, 1906, Un cœur virginal, 1907. Son théâtre comprend Lilith, 1892 et Théodat, 1893, poèmes dramatiques en prose. Il apporta sa contribution au mouvement symboliste avec Les Proses moroses, 1894, Histoires magiques, 1894, Le Pèlerin du silence, 1896, Le Livre des Masques, Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, 1896-1898.

Remy de Gourmont est également un essayiste de grande valeur et sans doute le plus grand critique du groupe symboliste : Le Latin mystique, 1892, L’Esthétique de la langue française, 1899, La Culture des idées, 1900, Le Problème du style, 1902, Le Chemin de velours, nouvelles dissociations d’idées, 1902, La Physique de l’amour, 1903, Les Promenades littéraires, 1904-1913. Il ne faut pas oublier Les Lettres d’un satyre, 1913, Lettres à Sixtine, 1921, Les Lettres à l’Amazone.

D’après Le Dictionnaire des auteurs, T. II,  Éditions Robert Laffont, 1983

* Dermatose chronique caractérisée par une éruption cutanée en forme de loup, (masque sur le visage). 

Petit Larousse de la Médecine.

Voir également Citoyen.

BAUDELAIRE (Pierre-Charles), poète français, né et mort à Paris 1821-1867). Quelques articles de critique artistique avaient à peine révélé son nom à un petit nombre d'amis, quand parut en 1857, son fameux et unique volume de poésies : les Fleurs du mal, qui eut un très grand retentissement. Ces poésies étranges, d'une forme savante et curieusement travaillée, d'une extrême concentration de pensée, où les peintures les plus répugnantes se mêlaient à des morceaux d'une grâce exquise placèrent immédiatement Charles Baudelaire au premier rang. Des poursuites judiciaires intentées à l'auteur pour quelques pièces d'une dépravation un peu trop libre, comme Femmes damnées, ou d'une impiété savante, comme le Reniement de saint Pierre, accrurent le succès du volume et aidèrent à sa diffusion. Mais il n'était guère possible de renouveler un pareil tour de force et d'écrire un second volume d'une valeur égale au premier: aussi bien s'en tint-il, comme poète, aux Fleurs du mal, et se contenta-t-il de donner ensuite d'excellentes traductions des principales œuvres d'Edgar Poe.

Les Œuvres complètes de Baudelaire. recueillies en une édition définitive, se composent de : Fleurs du mal, Petits mimes en prose, Paradis artificiels imités de l'Anglais de Quincey ; Histoires extraordinaires et Nouvelles Histoires extraordinaires, traduites d'Edgar Poe ; Curiosités esthétiques : Art romantique, Aventures d'Arthur Gordon Pym, Euréka, traductions d'Edgar Poe.

Il a été publié sur le poète des Fleurs du mal un volume intitulé : Charles Baudelaire, souvenirs, correspondance, bibliographie, suivis de pièces inédites (Paris, 1872).

Pour plus de détails vous pouvez consulter : Bio_Baudelaire1.pdf

Voir également : Démocrates !

«  Pourquoi les démocrates n’aiment pas les chats, il est facile de le deviner. Le chat est beau ; il révèle des idées de luxe, de propreté, de volupté, etc. »

Charles Baudelaire (1821-1867) Fusées

BAUDELAIRE (Pierre-Charles), poète français, né et mort à Paris 1821-1867. En 1857, il fit paraîtreson fameux et unique volume de poésies,  les Fleurs du mal, ce qui lui valut des poursuites judiciaires. Il a écrit également des chroniques littéraires, des journaux intimes (Mon cœur mis à nu, Fusées), des poèmes en prose (Le Spleen de Paris). Grâce à ses traductions, il a permis de faire connaître en France l'œuvre d'Edgar  Allan Poe.

Pour plus de détails sur cet auteur vous pouvez aller dans Biographies ou cliquer sur auteur.

DÉsaugiers (Marc-Antoine-Madeleine), Chansonnier et vaudevilliste, né à Fréjus en 1772, mort à Paris en 1827. Après avoir failli entrer dans les ordres, il se voua aux lettres et à la musique. Pendant la Révolution, il s’expatria d’abord à Saint-Domingue, où il manqua d’être fusillé par les noirs révoltés, puis à Philadelphie, où il donna des leçons de clavecin. Revenu en France en 1797, il devint professeur de piano, chef d’orchestre, fournisseur attitré des petits théâtres à la mode auxquels il donnait toute une série de vaudevilles d’une allure franche et rapide. Il devint le président du Caveau et encouragea les débuts de Béranger. En 1815, au retour des Bourbons, il fut nommé directeur du théâtre du Vaudeville. Quand il mourut, en 1827, il fut célébré comme l’Anacréon français. Ce gros épicurien était plein d’obligeance et de générosité. Surtout, il était gai, d’une gaieté naturelle, intarissable et inoffensive. Les genres auxquels il s’adonna (vaudeville et chanson) sont médiocres ; Mais il déploya une verve et une bonne humeur incomparables. Ses chansons débordent d’une joie un peu épaisse, mais communicative. Une pointe de malice et de libertinage en relèvent la saveur. On y trouve parfois même une piquante observation des mœurs du temps : Pan-pan, le Délire bachique, Quand on est mort c’est pour longtemps, Monsieur et Madame Denis, Paris à cinq heures du matin, etc. Ses parades, les Cadet-Buteux, sont moins percutantes. Désaugiers, avec moins d’art que Béranger, moins de style et moins de prétentions littéraires, moins d’arrière-pensées politiques, moins d’esprit satirique, reste le meilleur type du chansonnier français, malicieux, inoffensif et gai.

Pour une biographie plus détaillée : Bio_Desaugiers5.pdf 

Voir également : Chien et chat

"Chien et chat,

Chien et chat,

Voilà le monde

À la ronde,

Chaque État

Chaque État

N'offre, hélas ! que chien et chat."

Marc-Antoine Désaugiers (1772-1827), Chien et chat.

DÉSAUGIERS (Marc-Antoine-Madeleine), chansonnier et vaudevilliste, surnommé l'Anacréon français, né à Fréjus,le 17 novembre mort à Paris le 9 août 1827. (Pour une biographie complète de cet auteur aller dans Biographies ou cliquer sur auteur)

"Dans les temps anciens, il y avait des ânes que la rencontre d'un ange faisait parler. De nos jours, il y a des hommes que la rencontre d'un génie fait braire."

Victor Hugo (1802-1885), Fragments.

"Il avait remarqué que l'âne, songeur à quatre pattes peu compris des hommes, a parfois un dressement d'oreilles inquiétant quand les philosophes disent des sottises."

Victor Hugo (1802-1885), L'Homme qui rit.

« Mars qui rit, malgré les averses,

Prépare en secret le printemps. »

Théophile GAUTIER, Émaux et Camées.

Il y a du printemps dans l’air.

L’herbe reverdit, les bourgeons commencent à éclore et une indéfinissable douceur s’empare de nous.

Le pressant besoin de lumière, de soleil, des fourmillements dans les jambes et nous voilà prêts à sortir, à musarder, même si le fond de l’air est encore frais.

Déjà se projettent en arrière-plan de longues promenades à travers champs ponctuées de cris d’oiseaux, de bourdonnements d’insectes.